Notes; paul combrink:
J’écris ceci à la 30 448 203 ème minute de ma vie et la 1 055 657 526
minute de notre calendrier. J’ai vu le jour à douze heures trente, dans l’après-midi du quatre mars de
l’an mil neuf-cent quarante-neuf. Cependant, la sage-femme ne devait pas être
équipée d’un chronomètre alors qu’elle coupait le cordon ombilical. L’heure de
ma naissance n’a donc pu être notée à la seconde près. On ne peut exclure cette
éventualité, mais si cela s’avère être exact, ce serait plus le fait du hasard
que de la sagesse. Je note ma vie lorsque le soleil est à son zénith. À midi, j’enregistre
cette image qui apparaît sur ma rétine. Et si ce moment est indécent, je
reporte un peu. Je note le temps et mes imperfections avec beaucoup plus de
précision que la sage-femme qui m’a aidé à venir au monde. L’image survient d’elle-même.
Le jour, la minute, la seconde, le dixième de seconde, et le moment précis. Il
est quasiment impossible de nommer le nombre de chiffres. Regarder va triompher
de la langue. L’image que j’ai capturé lors de ma 508 164 heure s’est passée à
la 1 466 852 979 839 seconde du calendrier chinois. 4 jours avant que les
Chinois ne célèbrent le Nouvel An.
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